Herbes Orford

Herbes Orford offre des jardins écologiques en permaculture sur un site enchanteur de trois acres aménagés pour la promenade, l’éducation et le repos aux abords du parc national du Mont-Orford. Une grande variété de fines herbes, et de plantes médicinales et comestibles sont vendues sur place et servent à la production écologique de produits naturels, tels que des épices mélangées et des tisanes. Fondée sur un rapport étroit avec la nature, Herbes Orford se consacre au bien-être et à la santé.

Crédit photo : BanQ

Auteur

Jacques Cartier

Extrait

En 1535, Jacques Cartier et ses compagnons sont pris dans les glaces et sont contraints d’hiverner tout près de Stadacone (Québec). Ils sont affectés bientôt par le scorbut qui décime l’équipage, jusqu’à ce que Cartier demande à Domagaya, le fils de Donnacona, chef de Stadaconé, un remède pour guérir de ce mal hivernal :

Il respondit qu’il avoit le jus & le marcq des fueilles d’ung arbre dont il s’estoit guary, & que c’estoit le singulier remede pour maladie. Lors ledict Dom Agaya envoya deux femmes pour en querir: lesquelles en apporterent neuf ou dix rameaulx, & nous monstrerent comme il failloit peller l’escorce & les fueilles dudict boys, & mettre tout boullir en eau, puis en boire de deux jours l’un, & mettre le marcq sur les jambes enflees & malades, & que de toute maladie ledict arbre guerissoit, ilz appellent ledict arbre en leur langaige Anneda.

Tost apres le cappitaine feist faire du breuvage pour faire boire es malades, desquelz n’y avoit nul d’eulx qui voulsist essayer ledict bruvage, synon ung ou deux qui se misrent en adventure d’icelluy assayer.
Tout incontinent qu’ilz en eurent beu, ilz eurent l’advantage qui se trouva estre ung vray & evident myracle. Car de toutes maladies dequoy ilz estoient entachez, apres en avoir beu deux ou trois foys, recouvrerent santé & guarison.

Commentaire

Le mystère de l’Annedda demeure à ce jour entier : qu’est-ce que cet arbre de vie, quasi magique, qui guérit l’équipage de Cartier de toutes les maladies, même la petite vérole ! Il ne peut s’agir du cèdre blanc, qui ne correspond aucunement à la description de Cartier et qui ne possède pas en quantité suffisante les éléments essentiels pour vaincre le scorbut. Le frère Marie-Victorin croyait qu’il s’agissait de l’épinette blanche, le botaniste Jacques Rousseau penchait pour la pruche, l’historien Jacques Mathieu pour le sapin baumier et le chercheur Berthier Plante pour le pin blanc. Quoi qu’il en soit, la puissance de breuvage autochtone au goût âcre et à l’aspect noirâtre nous rappelle que nous avons perdu le goût des plantes anciennes et de leurs pouvoirs de guérison à laquelle même la médecine moderne demande aujourd’hui des réponses, évoquant ainsi non seulement le savoir autochtone millénaire des plantes d’ici, mais aussi les anciens jardins des monastères où se conservaient un savoir patiemment constitué et aussi précieux que la vie elle-même.

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