Exposition Art - Photographie
L’exposition Habiter nos furies de Fanny Mallette présente dix photographies et huit poèmes. Ces œuvres sont nées d’un désir de mettre en lumière les femmes cachées. Celles qui logent sous la surface du paraître. Celles aux cris étouffés. Celles qui font tomber des murs pour créer un passage, mais qu’on bouscule dans la rue puisqu’elles n’existent pas. L’usage de la longue exposition m’a permis de donner une transparence aux corps et aux mouvements afin de traduire leur volonté de sortir du cadre, malgré cette sensation prégnante d’invisibilité. Femmes fantômes… Raconter une histoire, peu importe le médium, est pour moi un besoin vital, presque une urgence. J’utilise la photographie comme moyen d’exprimer les images fictionnelles qui tournent — et parfois collent — dans ma tête. Ces femmes sont donc issues de mon imagination, mais existent à travers un sentiment réel de devoir crier et rugir pour être entendues. Les inventer m’a offert une occasion précieuse de me rapprocher de nos rages et de nos colères communes, collectives, sociétales et d’éclairer mon chemin vers une plus grande sororité. Vers un éveil digne de nos luttes.
L’exposition Fragments de Marie-France L’Ecuyer présente quelques morceaux des paysages qui m’habitent et résonnent en moi, ces lieux de passage, de surgissement et d’enracinement, dont la prégnance se révèle sous forme de vagues réminiscences. Cueillies au fil des kilomètres parcourus, depuis le cœur vibrant de la forêt boréale jusqu’aux abords du Saint-Laurent, ces images sont le reflet de rencontres intimes avec le territoire québécois. Dans un regard oscillant de l’extérieur vers l’intérieur, la vastitude du temps et de l’espace se trouve fragmentée par le geste photographique. Tant de voyages et d’aller-retours pour mieux saisir les contours et découper d’infimes parties d’un réel indéfini, pour sublimer le territoire qui m’entoure et celui que je porte désormais.